Classe virtuelle & formation occasionnelle : retour d’expérience

Pour un formateur occasionnel, amener ses stagiaires à monter en compétences peut n’être pas une mince affaire. Le process demande une réelle expertise dans le domaine de formation, un minimum de pédagogie, et de bons outils.

Au sein de la branche R&D d’EDF, mySkillFactory a formé des formateurs occasionnels à un outil qui pourrait bien révolutionner leurs manières de transmettre leurs savoirs : la classe virtuelle. Et bien entendu, cette formation s’est faite aussi en classe virtuelle, effet miroir garanti ! Parmi eux, nous avons interviewé Hélène Imberty, Carole Vuillaume, Laurent Capelle et Francis Cladt, et avons regroupé leurs témoignages sur le sujet. De quoi s’inspirer pour se lancer soi-même dans le digital learning !

Comment utiliser la classe virtuelle dans une formation occasionnelle ?

La classe virtuelle : quels avantages en tant qu’apprenant ?

C’était pour les participants la première expérience de classe virtuelle (sur l’outil Adobe Connect). Nous avons commencé par leur demander ce qu’ils en avaient pensé, en tant qu’apprenants.

Carole : J’ai adoré ! J'avais toujours fait de la formation en présentiel jusqu’alors, et je n’avais jamais appréhendé ces formes de média, de formation. J’ai beaucoup apprécié le fait que l’on se soit tout d’abord rassemblés autour d’un même sujet, avant d’être répartis en sous-groupes sur des sujets différents, puis que nous ayons pu faire une restitution tous ensemble. C’est vraiment une modalité très efficace pour former plusieurs apprenants en même temps.

Francis : J’ai beaucoup aimé le déroulement de la classe. L’interactivité de l’outil, et les exercices pratiques en sous-groupes, ont rendu le processus beaucoup plus intéressant que s’il avait été fait en présentiel. En classe virtuelle, il faut être beaucoup plus attentif aux autres, vraiment écouter, parler à tour de rôle… C’est toute la force de l’outil, à mon sens.

Laurent : J’ai été passionné, notamment grâce à Juliette, notre formatrice ce jour-ci. J’ai vraiment adhéré à la manière dont elle a mené la classe : je ne pensais pas qu’une classe virtuelle pourrait autant transmettre de dynamisme, et que le formateur pourrait prendre en compte le rythme de chaque apprenant. Avec cet outil, nous pouvions même voir notre formateur, ou répondre à des sondages, des questions ouvertes, ..., ce qui donnait encore plus d’interactivité.

Hélène : J’ai moi aussi été bluffée du côté très vivant de cette formation. On aurait presque eu l’impression d’avoir le formateur face à nous !


Et les bénéfices côté formateur, alors ?

Le groupe d’apprenants nous a également partagé les bénéfices qu’ils ont perçu de la classe virtuelle, pour leurs propres formations qu’ils animent pour l’instant en présentiel et de façon occasionnelle.

Hélène : Il y a de véritables possibilités d’interactivité avec les apprenants. Dans une même salle virtuelle, et en passant d’un sous-groupe à un autre pour donner les instructions, on dynamise les formations à distance. On évite l’effet “informations descendantes sur des slides basiques partagées”, que j’avais pu connaître lors des précédentes conférences en ligne auxquelles j’avais participé.

Carole : Étant donné que j’anime des formations sur plusieurs sites différents, la classe virtuelle me permettrait de limiter ces déplacements, ainsi que ceux de mes stagiaires. Et le confinement étant passé par là, on se rend compte que c’est tout à fait d’actualité de penser à comment travailler autrement qu’en présentiel.
D’autant que cette expérience m’a permis de me rendre compte qu’il n’y a pas de frein générationnel ou sociologique pour se mettre au digital learning. Quand on est convoqué à une classe virtuelle, quel que soit le profil de l’apprenant, il est simple de se connecter, d’interagir... C’est surtout à l’animateur de bien manier l’outil.

Francis : La classe virtuelle est relativement rapide à mettre en oeuvre, interactive, accrocheuse… Finalement, on se rend compte qu’en réfléchissant bien au contenu en amont, on peut former sur des sujets très complexes, voire barbants… chose que l’on ne peut pas forcément faire avec efficacité en présentiel.
Ce qui, en présentiel, peut rapidement devenir un échange de questions et de réponses techniques, devient impactant en classe virtuelle. Cette modalité demande de se préparer pour faire passer un message sur un laps de temps très court : de quoi pousser le formateur à synthétiser la transmission d’informations.
En classe virtuelle, il faut un véritable rythme à la formation : avec des modules très courts, les apprenants n’ont pas le temps de s’ennuyer, et cela permet d’aller à l’essentiel rapidement, avec des messages percutants.

Laurent : La classe virtuelle ouvre, selon moi, plus de possibilités qu’en présentiel. Par exemple, le travail en sous-groupe en présentiel demande plus de temps qu’en classe virtuelle : il faut se lever, changer de salle… c’est toute une logistique. J’ai rapidement pu comprendre à quoi l’outil allait pouvoir me servir, que ce soit pour enrichir le partage avec mes collègues, ou pour l’appliquer dans le cadre des formations que je donne.

Dans vos rêves les plus fous, quelles améliorations apporteriez-vous à la classe virtuelle ?

Toute modalité de formation présente ses contraintes, ses bémols… et la classe virtuelle ne déroge pas à la règle ! Nous avons voulu savoir ce qu’en pensaient nos apprenants-formateurs occasionnels.

Hélène : Je trouve que les interactions entre les participants sont moins fluides : il faut lever la main sur l’outil,ce qui permet moins de spontanéité. On peut toujours utiliser le chat, mais les autres participants ne le regardent pas forcément. Il manque, en somme, selon moi, une chose que le virtuel perd par rapport au réel : la communication non-verbale.

Francis : Le fait de ne pas pouvoir voir les apprenants peut être un bémol. Il est moins évident de voir si quelqu’un est perdu, ou s’il a besoin de plus de précisions. En somme, on perd l’échange informel avec les apprenants, ces “discussions de machine à café” qui permettent aussi de sentir que les messages ont bien été passés.

Carole : Et on comprend vite que la classe virtuelle demande une véritable organisation, une vraie préparation en amont, des sujets, des sous-groupes.

Laurent : Il faut bien savoir manier les outils que l’on déploie, aussi simples soient-ils. Et sans doute que ces outils de classes virtuelles ne seront pas utilisés par tous : il faut être un bon communiquant, savoir s’exprimer, sentir le public alors même qu’il n’est pas dans la même pièce…Ceci étant, la classe virtuelle, si elle ne fait pas tout, ajoute une corde à l’arc de tous les leviers de formation que l’on peut utiliser !

Comment comptez-vous appliquer vos toutes nouvelles connaissances en digital learning ?

Voici venu le moment de découvrir comment nos nouveaux adeptes de la classe virtuelle comptent se servir de la modalité dans leurs formations occasionnelles !

Carole : J’estime que, sur une journée de présentiel dans la formation que j’anime aujourd’hui, je vais pouvoir passer la moitié en classe virtuelle, pour laquelle la modalité sera bien adaptée, notamment avec des cas pratiques en sous-groupes. Je suis déjà en train de travailler mes supports, pour les adapter aux formats digitaux.
Mais je garderai le présentiel pour la partie très doctrinaire, “outils et process”, de la formation. Je pense que je peux rendre ce côté plus attrayant, plus vivant, grâce à mes gestes, mes mots. Et c’est également la partie où il est important que les stagiaires puissent poser leurs propres questions.

Laurent : Je vais appliquer la classe virtuelle dans deux domaines : d’une part, pour l’animation de stages et de formations occasionnelles ; d’autre part, pour l’animation de réseaux de fonctions transverses. Je pense que ce mode de communication peut apporter de la clarté à ces échanges.

Francis : Dans la plupart des formations que je donne, je dois majoritairement “informer” plutôt que “former”. Je pense que, grâce à la classe virtuelle, je vais pouvoir vraiment rendre interactive cette dimension “informative”.
J’ai déjà en tête 2 formations à digitaliser, et je travaille sur le contenu de la formation. Il me reste à trouver les outils à y appliquer, et à faire des tests avec des stagiaires pour voir si les messages, la forme, et les outils sont adaptés.

Hélène : Dans un premier temps, j’ai préparé et animé un atelier de retour d’expérience du confinement en classe virtuelle. Il s’agit pour les participants de se demander ce que l’on tire de cette période, ce que l’on en a appris : il y avait des débats en grand groupe, puis une réflexion en sous-groupes dans différentes salles virtuelles, des animations type brainstorming et sondage qui rythmaient l’atelier... Grâce à la formation avec Juliette, j’ai réussi à être fluide dans l’animation. Mais cela m’a demandé beaucoup de préparation en amont.
Mais je pense aussi passer en partie en classe virtuelle une formation que je fais d’habitude en présentiel, et permettre l’accès à la formation malgré des périodes de travail à distance forcées. Je pense néanmoins garder une partie en présentiel, pour garder les échanges et les retours d’expérience entre pairs …. en chair et en os.
Transformer une formation existante en classe virtuelle ne s’improvise pas du tout ! Tout peut dévier si on ne maîtrise pas les outils, le temps, le contenu… Je prends donc mon temps pour faire les choses bien.

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Merci encore à nos quatre formateurs occasionnels pour leur retour d’expérience enrichissant !

Vous aussi souhaitez apprendre à manier des modalités digitales comme la classe virtuelle, le SPOC, ou la vidéo pédagogique ? Rendez-vous dans notre Training Lab : nous vous y accueillons pour vous transmettre les bonnes pratiques de digital learning dont seront constituées vos formations de demain !

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